Expo photo.
Vernissage hier soir d'une expo photo collective de trois copains au syndicat d'initiative de Bourgoin. Roland Einhaus présentait « Lost in Translation », des individus dans la ville, Luis Henriques présentait des paysages et Michel Varrey des images sur une gare désaffectée.
Du travail avec des outils bien classiques de la photo, c'est à dire du noir et blanc et surtout de l'argentique, des produits qui sentent bon le labo et le papier baryté…
Bien justement, le petit reproche que je pourrais leur faire, c'est d'être un peu trop classique, cette expo m'a fait plaisir à voir, mais ne m'a donné aucun coup de pied au cul.
Les images de Roland Einhaus se rapprochent beaucoup de certaines des miennes qui, même si je les aime, me semblent mortes et dépassées, de plus, certaines m'ont semblé faiblardes en matière d'intérêt et en décalage avec le thème que le photographe s'est donné lui-même, un boulot sur plusieurs années pour quelqu'un qui a la chance de pouvoir voyager, à mon avis ne doit proposer que du percutant…
Malgré tout, quelques photos sont restées dans mon esprit, ce n'est donc pas si mal ?!
Les paysages de Luis Henriques sont des tirages plus grands, très denses et contrastés. C'est un photographe à l'école des anciens, Weston et Adams pour l'approche du paysage, c'est très beau et très classique. La bordure noire apparente du négatif montre que ce garçon est un puriste du cadrage et c'est juste sur ce point de détail que ma position diverge, je m'en fous ! Je me doute bien que ces paysages sont pris avec un appareil sur pied et que le photographe a eu tout son temps pour fignoler son cadrage… et puis même si de retour au labo, il avait eu une autre envie et avait voulu recadrer, c'est-à-dire pour moi, reprendre une photo de sa photo, faire un nouvel acte créatif et un nouveau choix ? Bref ! il y a quelque chose qui cloche dans le fait de bien montrer son cadrage intact et de, par exemple, monter ses ciels presque au noir…
Le dernier boulot est celui de Michel Varrey, un mec qui a l'air très sympathique et qui ne laisse pas ses invités se dessécher sur le carreau. C'est un travail bien carré, au 6x6 sur les décors miteux d'une ancienne gare. Travail sur la matière d'après Patrick, bien sûr, ou peut-être même plus profondément, regard qui se pose sur la matière du temps et nous en propose le petit témoignage, des traces de vies qui sont comme des portraits de nos anciens…
Marrant cette fascination que l'on a tous pour les ruines…

_recadré